Des filles qui appartenaient à des gangs vont à l’école dans une prison pour mineurs à Sylmar, en Californie, aux États-Unis.
Tu as le droit d’être protégé·e de la violence et des abus, physiques aussi bien que psychologiques. Les enfants sont les plus affecté·es par les situations violentes, qu’elles se produisent chez eux ou lors d’une guerre. Certains enfants sont même contraints de se battre en tant que soldats par des groupes armés.
Ci-dessous tu trouveras un aperçu de ce que dit la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant sur leur protection dans les environnements violents comme les guerres, les conflits armés et les affrontements entre gangs.
En octobre 2023, une frappe aérienne a détruit de nombreux bâtiments à Gaza. Photo : Naaman Omar
Plus de 400 millions d’enfants vivent dans un pays en proie à une guerre ou à un conflit armé. Pour échapper à l’insécurité, beaucoup de ces enfants sont contraint·es de quitter leur maison et de vivre dans une autre région ou un autre pays pendant longtemps. À cause de ces conflits, il peut arriver que des enfants perdent leurs parents ou en soient séparé·es.
Ces situations exposent les enfants à de grands risques. Ils et elles peuvent être blessé·es ou même tué·es par les frappes aériennes ou d’autres attaques. Nombre de ces enfants perdent leur maison et n’ont plus d’endroit sûr où habiter. Sans accès à de la nourriture, à l’eau potable et à des soins de santé, ces enfants tombent gravement malades. Plus de la moitié des personnes blessées ou tuées par des mines et autres armes abandonnées après la guerre sont des enfants. Depuis 2010, le nombre d’attaques visant des enfants à au moins triplé.
En Colombie, ce garçon a été blessé par balle après avoir été recruté par un groupe rebelle et forcé à combattre.
L’une des choses les plus dangereuses auxquelles les enfants peuvent être contraints est de se battre en tant que soldat dans une guerre. Les enfants forcés à devenir soldats peuvent être contraints de blesser ou même de tuer des gens, et courent également le risque d’être eux-mêmes blessés ou tués.
Aucun enfant ne devrait subir de violence. L’article 38 de la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant interdit d’utiliser des enfants pour faire la guerre. En 1989, l’âge limite a été fixé à quinze ans. En 2000, une modification du texte a porté cet âge à dix-huit ans, pour garantir la protection des mineur·es de l’exploitation militaire.
En RDC, ces filles se reposent dans un foyer protégé après avoir été libérées de leur captivité aux mains de groupes armés.
Beaucoup d’enfants soldats ont été kidnappés par des groupes armés. Ces kidnappings sont pensés stratégiquement, à la fois pour pouvoir recruter de force de nouveaux soldats, mais aussi pour faire peur aux familles et à la société.
Entre 2005 et 2020, plus de 93 000 enfants ont été forcés de combattre en tant que soldats dans des conflits armés. Certains ont également été exploités comme porteurs ou démineurs. Certains enfants exploités par des groupes armés, en particulier les filles, subissent également à des violences sexuelles. Certaines filles ont été forcées de se marier avec un soldat adulte. Des rapports estiment qu’au moins 14 200 enfants ont subi de tels abus pendant cette période, mais les chiffres pourraient être plus élevés en réalité. Les violences sexuelles sont rarement signalées, les victimes, et même leur famille, en ayant souvent très honte.
Cette école d’un village en RDC a été presque totalement détruite par une violente attaque d’un groupe armé.
Outre les maltraitances et le risque de mourir, les enfants que des adultes forcent à combattre voient leurs droits être bafoués de multiples façons. Ils perdent leur famille, leur éducation et l’accès à des soins de santé. Leurs expériences traumatiques résultent souvent en problèmes de santé durables, physiques et psychologiques. Il peut être difficile pour les enfants forcés à combattre comme soldats de reprendre une vie normale. À cause de leur manque d’éducation, il peut aussi être difficile pour eux de trouver un emploi, ce qui augmente le risque de se livrer à des activités criminelles ou à la toxicomanie.
Des enfants jouent dans un village du Myanmar (Birmanie), près de la frontière avec la Thaïlande, malgré le risque de frappe aérienne et d’attaque du gouvernement militaire du pays.
L’article 31 garantit le droit de chaque enfant à jouer et à s’amuser, à se reposer et à disposer de temps libre. Les enfants qui grandissent lors d’une guerre ou d’un conflit perdent souvent ces droits fondamentaux. Ils et elles sont privés de l’opportunité de jouer, d’apprendre et de profiter d’une enfance sans souci.
En Colombie, dans un centre pour enfants, des garçons anciens soldats ou membres de gangs s’occupent de chevaux afin de guérir leurs traumatismes.
Personne n’a le droit de te faire du mal, de te frapper ou de te forcer à faire des choses qui te font peur ou te rendent mal à l’aise. Grandir lors d’une guerre ou être forcé à exercer de la violence sur autrui peut générer des problèmes de santé mentale durables.
Deux garçons exploités comme soldats dans deux guerres : à gauche, sur un bateau de guerre états-unien en 1911 ; à droite, lors de la guerre Iran-Irak dans les années 1980.
Au fil de l’histoire, les enfants ont toujours été exploités dans les conflits militaires du le monde entier. Au XXe siècle, des enfants ont, par exemple, combattu dans les deux guerres mondiales, en Irlande du Nord et dans les Balkans. Plus tard, et encore aujourd’hui, les enfants ont été exploités dans des conflits, notamment en Irak, au Myanmar, en Afrique centrale, en Syrie et en Colombie.
Des enfants sont aussi recrutés par des organisations criminelles, comme des cartels et des gangs, qui les exploitent pour réaliser des missions dangereuses, comme récupérer des armes et faire du trafic de drogue. Ces enfants sont confrontés à des difficultés similaires à celles rencontrées par les enfants exploités comme soldats dans les guerres et conflits armés.
En RDC, d’anciens enfants soldats ayant réussi à s’échapper des groupes armés brûlent leur uniforme.